19.10.08

Madrid, du côté où on ne va jamais...


Parfois, il y a plein de nuages gris et roses, on croirait que les extra-terrestres viennent de débarquer.

tour_de_la_radio

Je sortais de mon premier jour de travail, elle m'a dit de lui taper dans la main. Je l'ai croisée cinq secondes, elle avait 4 ans. Elle semblait me dire : "la vie, c'est fastoche, tu vois !"
Je crois que c'était un ange.

27.9.08

Madrid à Clermont-Ferrand


J'attends avec impatience la biennale de Clermont-Ferrand . On sera plein de voyageurs le 14 novembre ! On vient exprès pour vous voir, venez nombreux ! Je vous montrerai en dessins tous les dessous de Madrid, voyage intense garanti...

Par exemple, il y a quelques temps, j'ai rencontré Marion. Elle tient un bar loufoque qui reflète sa vie. Le bleu et le rose mêlés des tons chatoyants anglais. Les chichas du Liban, les tissus du Maroc, les photos d'Israël. Fille de voyageurs, ses seules racines sortent du regard de sa grand-mère ; son portrait veille sur nous.

marion

Reporter en Israël, elle a plaqué son journal après une décennie. Ras-le-bol de payer des impôts exhorbitants. Elle aurait pu tirer sa destination à la courte-paille. C'est sa nostalgie d'une enfance à Gibraltar qui la ramène vers nous. Elle réinvestit dans un bar madrilène. La façade est recouverte d'un décor turquoise... On le voit de loin !

26.9.08

Famille de voyageurs


Croquis réalisé lors d'une longue navigation sans vent au milieu de la Méditerranée. On n'avançait pas, mais au moins, on n'était pas malade !

voile

Je vous présente mes cousins voyageurs !
Olivier :
jeune aventurier parti avec deux copains en voilier vers le Sénégal pour donner un coup de pouce aux projets de l'hémisphère sud. Vous pouvez voir son projet ici : Olivier (avec photos live : à quoi ressemble-t-on après un mois de voile...) Bon vent, les Robinson !

Steph et Fred :
une année sabatique pour un tour du monde. Partis cette semaine pour la Bolivie, ils commencent fort dans un pays instable. Récit et photos ici : Steph et Fred

23.9.08

Musiciens en tournée


En partant à la Plagne...

9

On retrouve dans notre wagon les musiciens qu'on a applaudis la veille. Notamment celui qui avait un tambour si bizarre. J'en profite pour lui demander d'où il vient : c'est un tambour médiéval déniché à Pigalle ! Soudain, le train s'arrête. Eux vont dans les Vosges, moi dans les Alpes. Mais on n'est pas rendus, ça commence mal ! Je vous rappelle que je m'arrange toujours pour voyager le jour où il y a des catastrophes (train en feu, attentat, crash aérien) Ah ben non, pas cette fois. On repart... "Ouf, le suicidé s'est réveillé !" s'écrie l'un d'entre eux.

Frontière européenne


Mon frère, ma soeur et moi dans une voiture où il fait 40°C. 18 heures de voyage, vers le nord. On doit remonter une voiture depuis Madrid en Normandie. Et le moment le plus impressionnant, c'est quand on passe la frontière. Encore maintenant, malgré l'Europe.

6

Une amie italienne me dit que l'Europe, à part la monnaie, reste virtuelle. Parfois, on se sent plus proche de certains pays méditerranéens que du Nord de l'Europe. On préférera l'huile d'olive au petit déjeuner, comme en Tunisie et en Turquie, au thé anglais de 17 heures. C'est un point de vue méditerranéen : en France, on a la chance d'avoir les deux cultures. La tartine d'huile au p'tit dèj' n'empêche pas le thé du goûter...

13.9.08

D Day


Chez mes parents, en Normandie, il y a deux chiens. Eh bien tous les jours, ils montent en haut de la colline et ils courent. Ils courent tellement, ils finissent par s'effondrer sur le sol frais d'un bunker. C'est typique par ici. D'un côté de la colline, on voit la mer. De l'autre, une ville de bunkers.

montcanisychien

Des bunkers, et des chassis de canons, des tourelles, des échelles. Je regarde l'horizon et je m'imagine ces pauvres types qui étaient aux premières loges pour observer le combat.

3.9.08

Culture Plagne, carnet de reportage


Samedi. Arrivée à la Gare de Chambéry.
Autobus d'auteurs : ambiance de colonie de vacances...

chambery

Je rencontre Troub's, le dessinateur qui m'a donné envie de faire ce métier.
Joli clin d'oeil.
Dimanche. Ouverture du Salon.
Visites inattendues.
Zahra, d'origine kabyle qui me donne envie d'aller dans son pays.

vanille

Victor et Vanille, partenaires officiels du salon.
Victor a écrit La Pagne : lapsus de voyageur.
Lundi. Ascension du Glacier.
Les paysages plus que l'altitude nous coupent le souffle.

glacier

Frédérique filme.
Souvenir d'un documentaire tourné au Yémen, en montagne,
où mes dessins se substituaient aux plans qu'on ne pouvait tourner...
Quand le dessin vient appuyer la technologie.
Mardi. Atelier BD de Jose Jover, bientôt rejoint par Jose Muñoz.

23.8.08

Exposition à la Plagne


Un wagon d'auteurs.
On a l'impression d'être dans un livre en écoutant les voyageurs. De ci de là.

11

guideDirection le Salon du livre de la Plagne, dans les Alpes françaises. Première invitation pour mes carnets de voyage.

L'affiche de José Muñoz.
22
L'homme, c'est un personnage né de notre exil de l'Argentine puisque notre pays était troublé. Il a rendez-vous. La fumée est toujours une suggestion ambigüe. La marque de l'affection et la persistance de l'amour. Si ça se trouve, ils se voient pour la première fois... Derrière, une montagne urbaine.

2.8.08

J'irai revoir ma Normandie

normandy

Petit détour au frais bord de mer. Décors traditionnels et charme campagnard. On ne s'en lasse pas, sauf en hiver... 

normandy

21.7.08

Le dimanche à Madrid, c'est traditionnel

Madrid

La Latina et Malasaña. Ambiance bourgeois bohème le dimanche après-midi. Parfois on aimerait que ces deux quartiers soient juste à côté. Mais on jongle de l'un à l'autre en trois stations de métro.

A la latina, les clochards partagent le vin au soda des étudiants.
A Malasaña, artistes, couples homos, et jeunes excentriques déambulent autour de la place du deux mai.

Ici le dimanche, c'est sacré. Le matin, pas un bruit. Vers 16 h 00, quand le soleil décline en hiver, les rues s'animent. On profite encore un peu du week-end.

Parfois on se laisse même glisser jusqu'à Lavapies, un autre quartier populaire qui se boboise...

lavapies

19.7.08

Gran Via skyline in Madrid

granvia spanish broadway

J'adore regarder la ligne que découpent les gratte-ciel sur Gran Via. 

Des anges, des palais arabes, un bout de New York, une horloge géante, chaque jour un nouveau voyage dans le ciel.

Et sur le trottoir, c'est la cour des miracles.

Tous les jours, je les retrouve au même endroit, et chaque fois je me demande ce qu'il s'est passé pour eux depuis hier.

2.7.08

Juste après le match, dans Madrid...

Europe football cup

Les gens sortent tous dans la rue, on danse, on chante, et la bière coule à flots (il y en a même qui ont un camping-car plein à rabord...)
Les filles se font des robes avec le drapeau espagnol, les fêtes s'improvisent sur les trottoirs et au milieu des ronds-points. Partout, la bannière espagnole. Des motards en font leur cape, des filles en maillot de bain la portent haut dans le vent de leur porsche décapotable ; et le lundi-matin, encore, ils continuent à chanter "querida España" dans la rue.



12.6.08

Valladolid sous le signe d'Erasme

valladolid

J'aime tellement le rouge de Valladolid. Je le trouve cent fois plus beau que le rose de Salamanque : je sais, ça vous choque !

Mais regardez : même sous la pluie, l'ambiance est chaleureuse ! Le rouge de Valladolid, il n'y a que ça de vrai. Et puis ses bars, ses brochettes maures, ses étudiants erasmus (sachez que les Lithuaniens ouvrent les bières à la main, et qu'il n'est pas rare que le goulot soit arraché d'un seul bloc !) Le plus amusant, c'est toute cette communauté qui communique dans un espagnol bizarroïde : mon préféré, l'américain ! "astay lueyga
"


11.6.08

Marque-page


Categoria_C

Réalisé pour l'inauguration de la bibliothèque de Las Rozas, Madrid.

27.5.08

Qué Nariz! Le nez du poulpe, dans un bar madrilène...

spanish restaurant
Dans les cafés espagnols, il y a toujours un poulpe exposé sur le bar. Quelle drôle de bestiole ! Et puis il fait de la peine dans son plat, il a vraiment l'air ridicule.

Un petit garçon s'étonne : il demande à son père pourquoi on l'a tué. Il est plein de compassion pour la pauvre bête gisante. Mais quand il apprend que ça se mange, il écarquille les yeux et s'écrie d'un air vorace : "j'en veux". Envolée l'empathie. Il se penche de plus près pour observer les tentacules... "Mais quand même, Papa, t'as vu tous les nez qu'il a, c'est dingue !"

26.4.08

De Venise à Milan

milan-train
A travers les Alpes !

Dernier soir en Italie.
Au bord du canal de Milan, des Siciliens me lisent du Baudelaire avec l'accent du parrain. Un délice exotique assez surréaliste...

Venezia canal

22.4.08

Venise

venise-nuit

Le soir, du haut de mon perchoir, je vois l'eau défiler devant la ville.
Parfois, une barque passe. Elle semble glisser sur le bord de la fenêtre.
Je ne dors pas : je regarde.


20.4.08

De Bologne à Venise

venise-train-arrivee
Les paysages secs de cyprès disparaissent.
On aperçoit les Alpes. Une barrière de neige éternelle scintille à perte de vue. Soudain, la quatrième dimension.

Venise. Tu as beau avoir vu des photos par milliers, ça te surprend.
Tu restes pendu à la fenêtre, les yeux rivés sur la ville.
L'arrivée en train ressemble à un abordage.

19.4.08

Carnet d'Italie, sur une plage de Rimini

rimini-trainDéfinition du mot riminisazione : bétonnage des plages.

Pourtant, derrière les fortifications romaines dorment des édifices d'un autre âge. 


Le marché aux étals de marbre sert encore. Les églises sont écrasantes. Jules César pèse sur la ville. Je croyais que Rimini n'était qu'une plage à touristes, je me suis trompée.

Le lendemain, autre matin, autre train, plein de travailleurs et d'écoliers sans entrain.

Soudain, un groupe s'installe à côté de moi. Un homme et deux femmes, la trentaine, parfumés.


Lui, chemise rayée et lunettes de mouche, faussement mal-rasé. Ses chaussures sont si bien cirées. Elles, maquillées, jupe et escarpins noirs, chemisiers vintage. téléphone dans une main, i-pod dans l'autre, une oreille à la musique, l'autre au balcon du jeune homme.
7 h 35, belle performance de flirter à cette heure.





18.4.08

Salon du livre jeunesse - Bologne

bologne-the-wall
Un salon parcouru par des éditeurs et des illustrateurs du monde entier.


The wall : ici chacun laisse ses coordonnées. Et derrière chaque carte de visite, quelqu'un...

A l'intérieur, des échanges. On ne sait plus très bien dans quelle langue on parle. Méfiez-vous du cerf interviewer !

bologne-feriadellibro

16.4.08

Emilie, une région qui porte mon prénom...

vespa
Oh la la ! Je suis montée dans le train pour Bari ! Ahhhh ! 

J'attrape toutes mes affaires et je fonce à travers les voyageurs... C'est quoi cette idée de mettre le même numéro à plusieurs quais ?

Le train pour Florence arrive. Je m'installe dans mon compartiment. 5 hommes : deux Japonais qui lisent des mangas, deux Italiens qui regardent le paysage et un Sénégalais qui dort.


La Toscane. 
On prend de l'altitude à travers les montagnes. Soudain, dans l'obscurité d'un tunnel, énorme vacarme. Chute de pierres ! Le train ralentit, de la fumée noire se répand dans le wagon. On s'arrête, on ne voit plus rien, on ne peut plus respirer ! Mais les Italiens sont zen, personne ne dit rien.


Finalement, on sort du tunnel et on s'arrête pour réparer. Je crois que chimi veut dire fumée ou problème en japonais, parce que ça revient beaucoup dans le dialogue nerveux de mes voisins.

Sur le bas-côté, en retrait, on peut voir les contrôleurs qui bricolent. Après une bonne heure, ils prennent leur téléphone pour annoncer que tout va bien. On arrivera à Reggio-Emilia avec deux heures de retard. 





15.4.08

Week-end à Rome

madrid plane
Départ pour Rome.

Le pilote est déjà à son poste. Il se croit au feu-rouge au volant de sa voiture ma parole ! Au moins il a l'air marrant. Il rit tout le temps. La routine des low costs : on prend l'avion comme on prend le métro maintenant.
Roma ruines


coffee pot L'an dernier, mon frère  passait son année en erasmus dans la capitale de la botte. Je l'ai rejoint en mai, on vivant en collocation avec deux Italiens : un calabrais cinéaste, et un romain médecin. Les Français venaient squatter, je faisais l'hôtesse d'accueil à l'aéroport. Ça n'a pas changé.

J'ai une heure avant de prendre mon train pour Bologne, je fonce à pied malgré mon sac, mon carton à dessin et tout un tas de bazar. Je traverse les rues comme si je n'étais jamais partie ; sensation marrante d'être chez soi partout. 




Soudain, le Panthéon. Je contourne la ruelle, et j'arrive devant la gelateria, le meilleur glacier de Rome. Horreur : elle est condamnée. Elle n'existe plus. Ce n'est plus le Rome que j'ai connu, celui de mon frère, des Espagnols, et des nuits sans fin dans la chaleur romaine. Il ne faut pas toucher aux souvenirs, ils sont révolus.


Rome crossway

29.3.08

Café gourmand

english-spoken

Cette femme parle en anglais de son amant à son amie, croyant que personne ne les comprend. Ça me fait penser qu'il faut que je fasse attention quand je parle français en Espagne !

2.3.08

Emeutes à Madrid


feu

Vendredi-soir. Je me retrouve en pleine guerilla dans le quartier de la Latina. Bloquée dans ma voiture, entre des pompiers avec des masques à gaz, des policiers avec des casques, et des casseurs. La route est barrée. Barricades de poubelles en flammes, carcasses de voitures fumantes, lances à eau. Les gens regardent depuis le trottoir en buvant une bière, tout le monde s'en fout !

Des extrémistes de droite ont appris que des militants de gauche faisaient une manifestation, et ils ont décidé d'aller leur casser la figure. C'est partout pareil. Un bon prétexte au défoulement.

26.2.08

T'as de beaux yeux


dimanchePour dessiner un chien tout noir, le plus simple finalement, c'est de se munir d'un stylo pinceau à encre de chine, et de garder les lumières franches en blanc. Esquisser quelques détails dans les zones lumineuses, garder un liseré blanc pour séparer une patte ou une oreille de l'arrière plan, et le tour est joué.

(Maintenant qu'ils ont ouvert les yeux, ça va être la foire dans la maison ! Mais c'est trop rigolo de les voir tout patauds se vautrer le nez dans le carrelage. Pour eux tout commence, c'est l'aventure. C'est le moment où tout est encore possible ! Rien n'est encore écrit. C'est peut-être pour ça que les bébés nous attendrissent et nous rendent nostalgiques.)

22.2.08

Don Quichotte moderne

donquijote

Parfois, une vision se cache là où on ne l'attend pas ! imagine ce vieux sur sa mob qui passe au pied des moulins, sous le soleil couchant, la tête disparaissant sous un énorme casque ! et bien oui, don quichotte aujourd'hui pourrait ressembler à ça !

18.2.08

Le livreur


verenaIllustration réalisée pour le diplôme de mon amie Verena Beu, professeur de langues à Göttingen, Allemagne.

15.2.08

3.1.08

L'Egypte de Jean Guitton

Le Caire - Le chaos
Le Caire - Le chaos - croquis de 2006

Le père Noël Savoyard me fait connaître l'auteur Jean Guitton sous un jour oriental ! Dans ces extraits de son carnet de voyage en Egypte de 1935, ce qu'il écrit est parfois encore d'actualité dans mes souvenirs. La preuve en croquis !

Le Caire - Palais Pacha
Le Caire, un ancien palais de Pacha dans un quartier devenu populaire.


"Ville bâtie aux portes du désert. On bâtit sur un ancien cimetière musulman. Après, c'est le sable. La ville arabe, ses minarets, ses tombes, ses blocs carrés et au fond les belles, douces, les anguleuses pyramides ; la ville moderne, blanche."



"Il m'étonne, ce vêtement oriental. Il ne couvre pas, il drape, laissant au vent et à la pesanteur le soin d'ajouter le surcroît de la fugitive beauté. en somme, c'est un grand art que de revêtir un corps terreux avec des guenilles, et d'en faire une oeuvre d'art..."


Basma - Petite fille en Egypte
Basma, petite fille d'Egypte, près de Sohag.