L'âme du quartier Malasaña - Madrid.
On ne peut pas y croire.
Les voisins lui apportent un café comme d'habitude, ils le posent à côté des cierges allumés à son poste de travail, le coin de la rue. Des enfants collent un dessin plein de coeurs, des bonbons... Les commerçants lui déposent des fleurs, des mots affectueux, des fruits, et on s'arrête un bon moment devant le coin devenu silencieux soudain :
Elle vendait des produits au coin de la rue depuis 66 ans. Qu'il vente, qu'il pleuve, elle était là.
on ne peut pas y croire.
Un vrai personnage, avec un fort caractère, parlant le "titi madrilène" du haut de ses 80 ans.
Si on la croisait avec sa fille dans un magasin, elle s'écriait tout à coups :
"Hombre hija, he dejado el puesto solo, y el aceite qué?"
"Dis donc, ma fille ! J'ai laissé mon poste tout seul, et ma marchandise alors ?"
Mais personne n'y aurait touché, parce que tout le monde savait que c'était le panier de Carmen, même si elle n'était pas à côté.
Carmen est partie, elle nous laisse avec un grand vide, et la nostalgie du Madrid d'antan qui s'en va avec elle...
Ils lui rendent hommage ici.
Et un autre adieu sur mon ancien blog ici.