29.12.10

Naufrage dans un aéroport


Départ prévu "Madrid-Paris" : 23 décembre à 21 h 30.

Il est minuit, on est toujours à Madrid. Il ne reste plus que nous dans l'aéroport désert. Une fille craque et branche son ipod sur le micro : elle transforme Barajas en discothèque, c'est la folie...


Un autre s'exclame : "C'est le 24 décembre, Joyeux Noël !"
Finalement, à 1 h 40, un steward nous annonce notre embarquement... Une passagère lui saute au cou et l'embrasse !


Voilà ce qu'on dessine quand on n'en peut plus et qu'on perd la tête après des heures d'attente.
Mes parents sont admirables : ils m'attendent à mon arrivée à 4 h 30, après une courte nuit passée sur les fauteuils de Roissy...


Et je sais ce qu'ils ont subi : j'y ai dormi moi-aussi le 8 décembre, quand easyjet a refusé de me laisser monter à bord malgré mon billet en règle... Parfois, on croit devenir fou.

La nuit dans l'aéroport Paris CDG, il fait très froid. Le designer qui a choisi les fauteuils s'est planté, il y a des accoudoirs en fer, impossible de s'allonger... J'ai peur qu'on me vole mes affaires, je fais un campement avec d'autres naufragés. Tous les quarts d'heure, une équipe de nettoyage vient passer la cireuse qui fait un boucan du diable ; ils rient en parlant fort dans une langue slave. Ils me rappellent le livre de Florence Aubenas.

A 4 h 00, les premiers employés arrivent, dans leur uniforme impeccable. Easyjet ne peut rien faire pour moi, il semble qu'il y ait eu une erreur... Mais si je veux rentrer chez moi, je peux racheter un billet : 100 euros au lieu de 30. Le train Paris-Madrid, vous en pensez quoi ?


28 décembre : retour Paris-Madrid. Rebelotte.
Un nuage à Casablanca retarde notre avion. Pff, de toute façon, ils peuvent me dire n'importe quoi, je suis résignée. "Un martien a mangé l'aile droite de l'appareil et il faut réparer pour partir." Ok...

Même les hôtesses craquent. Tu parles d'un bureau !
Elles savent quand elles partent de chez elles, mais elles ne savent pas quand elles rentrent.
1 h 30 du matin : on arrive finalement à Madrid avec 3 h 00 de retard, pas si mal ! Sauf que le pilote refuse d'avancer sur la piste jonchée de "rubbish" parait-il. Soupir sous la carlingue...