3.8.11

Sol - le calme avant la tempête

Hier, Puerta del Sol, 19 h 30.
Le silence s'installe sur la place d'habitude si animée, on entend même les cloches de l'horloge sonner. Les gens sont là, mais ils ne parlent pas, ils observent. Du jamais vu.
Le calme avant la tempête...


Les policiers encerclent la place peu à peu. Des agents de propreté finissent de détruire le potager du 15M. On sent l'émotion monter.




Soudain, les indignés débarquent en nombre, malgré les accès bloqués (y-compris le métro fermé...)
Avec mon amie photographe Carlotta Tofani, on se retranche rue Alcala. Les gens qui habitent sur la place ne peuvent pas rentrer chez eux. La tension monte...
Dans Madrid, à part le bruit des hélicos qui tournent nuit et jour, la vie continue, les terrasses sont pleines.

Une femme tient son bébé contre elle. Elle chante "Ca, c'est pas une démocratie !"
Un policier la supplie de partir : "Ce n'est pas raisonnable, un bébé dans la manif !"
La foule répond : "Ce qui n'est pas raisonnable, c'est le merdier qu'on lui laisse en héritage !"

Finalement, ils l'évacuent, puis repoussent tout le monde.
Je suis en train de dessiner la place, j'ai la main qui tremble d'émotion, et soudain, je sens qu'on me pousse : je suis virée par la police ! Je ne terminerai pas mon dessin.


Finalement, la manif se déplacera Plaza Mayor.

Aujourd'hui, les policiers sont revenus à la même heure et ont à nouveau interdit l'accès à la place.
Soudain, une femme est passée devant eux avec une pancarte "Chers policiers, ils vous exploitent et vous maltraitent autant que nous. Soutenez-nous pour les droits démocratiques."

Alors les policiers ont décroisé les bras, ils ont souri.


Mais autour de Sol, l'émotion est bien là...