11.6.14
Les balades urbaines du CHRD : découvrir Lyon autrement, avec l'armée de l'ombre avant le débarquement...
Le dimanche, le CHRD vous emmène sur les pas de Jean Moulin à travers Lyon. Les guides sont passionnées, chaque pause correspond à une anecdote qui nous transporte dans le Lyon de la Résistance. Elles nous montrent des affiches, des photos de résistants et des places animées, ça n'a pas beaucoup changé !
Place Carnot, sous la statue de Marianne, on manifestait pour que revienne la République. Juste à côté, Jean Moulin avait une planque, là où il y a une étoile pour enseigne. Toujours des piaules avec deux sorties, un vrai casse tête, sauf dans les traboules lyonnaises !
Pour monter le réseau de Résistance, il fallait beaucoup d'argent qui était parachuté dans des containers. Daniel Cordier, le secrétaire de Jean Moulin, n'avait pas vingt ans : "Tu lui tords le nez, il en sort du lait" nous dit la guide ! C'est lui qui redistribuait les sous, il les planquait dans les sacoches de son vélo. Un jour il a laissé son biclou un court instant dehors, mais il a gardé les sacoches avec lui, au cas où... En sortant, plus de vélo... Un petit geste de résistance...
On suit la guide "sur les pas de Jean Moulin". Elle nous dit que le travail de mémoire est long, très long. L'exposition sur la mode en temps de guerre n'aurait pas pu avoir lieu avant. La transmission vient plus tard, après la digestion.
Un autre jour, on est allés dans les traboules de la Croix Rousse, le quartier rebelle de Lyon. Il y avait avec nous le petit fils de l'imprimeur des journaux clandestins. C'était très émouvant : on peut voir la presse au musée du CHRD, pas facile à planquer...
Un peu plus loin, notre guide nous raconte : "le fils d'un Suisse résidant à Lyon se souvient très bien qu'ils avaient toujours tout plein de convives à table le soir, jamais les mêmes. Il demandait à son père c'est qui Papa ? Et le père répondait que c'est des amis, t'occupe ! Ils en avaient vraiment beaucoup des amis !"
Et sur la presqu'île : "Ici il y avait le magasin de lingerie de France Pejot, la future femme de Maurice Jarre, le grand compositeur de musique de films. Les soldats n'osaient pas y entrer, par timidité. Les femmes l'avaient bien compris, elles cachaient les tracts sous leurs dessous de dentelle dans leur valise, imparable !"
En attendant de vous parler de gipsy punk, voici un beau morceau d'époque de gipsy jazz...
Si ça vous plait, je vous recommande le livre "Folles de Django" de Alexis Salatko, vous m'en direz des nouvelles ! J'en profite pour faire un clin d'oeil à mon grand-père qui n'était pas Français non plus et qui a débarqué à Utah Beach avec la 2ème DB. Je le cherche toujours sur ces images d'archive ! Enfin le 6 juin 1944, il y a eu un mariage à Sainte Mère l'Eglise en Normandie. Tout est possible.
> Prochaines visites urbaines au CHRD : http://www.chrd.lyon.fr/chrd/sections/fr/event?id=1256