Comme chaque année, les Urban Sketchers se retrouvent pour une grand messe du dessin. Et cette année, c'est à Barcelone que ça se passe. (Un grand merci à Swasky et son équipe pour l'organisation du Symposium, bravo !)
On doit bien être 300 à dessiner la ville à qui mieux mieux. Il y a aussi des ateliers avec de grands artistes du monde entier.
Je traduis celui de Veronica Lawlor, professeur de dessin à New York. Elle résume l'exercice du jour en deux mots : "just play" / amusez-vous !
L'atelier a lieu devant la fameuse maison bleue de Gaudi et d'autres qui ne se ressemblent mais alors pas du tout, d'où le nom du coin : la discordia. Pour chaque édifice un dessin, avec un style différent, et pas forcément la réalité. Madre mia !
J'utilise le stylo plume parallel pen qui livre tout au hasard ! Lors des ateliers, on rencontre les sketchers, et on découvre des techniques comme ce matin par exemple, Celia Burgos qui joue avec l'encre noire et l'eau de javel. Impressionnant !
L'après-midi, il pleut (et pas qu'un peu !) et ce doit être un des rares ateliers où on est tout contents : ben oui, ça fait partie du jeu, impeccable ! Tous les touristes désertent et nous, on jubile ! A chaque goutte qui tombe, effet surprise... Parfait pour mes nouveaux feutres pinceaux pentel couleur.
Les ateliers ont lieu pendant trois jours. Le matin, dédale dans les rues de Barcelone pour rejoindre les sketchers. Et chaque matin, la même scène se répète inlassablement ! Le must, c'est le fameux "Bonsoir, tu veux une bière ?" à 8 heures du matin. "Non, pas ce soir !"
Et puis le café toujours au même endroit : c'est un bon moyen de se sentir un peu chez soi quand on voyage. J'aime bien me recréer des petites familles autour du monde ! Et là aussi, chaque matin les mêmes baguettes enfournées, le même sourire de la serveuse, et la même dame au cognac.
Et c'est reparti ! Je peux suivre aussi deux autres ateliers éblouissants... (et un peu éclaboussants...)
D'abord avec Shari Blaukopf du Canada (et Vincent Desplanche, 2 aquarellistes pour 1). Grosse contrainte : que les 3 couleurs primaires, en tube, et avec des essais de valeurs en timbre poste. Vous avez trois heures... Eh bien je suis mordue, je vais me mettre aux tubes : la lumière extraordinaire des pigments, miam miam !
Ensuite avec Paul et Tia de Singapour : versez du café sur votre carnet, étalez avec votre carte bleue, peignez un peu votre tache (piquer le peigne à l'hôtel). Une pincée de sel, quelques contours à l'encre de chine du bout de la baguette chinoise, saupoudrez d'aquarelle avec une brosse à dents (ah oui, piquer la brosse à dents de l'hôtel aussi !)... Presqu'un retour en enfance qui permet de vraiment s'exprimer, sans (trop) réfléchir...
Résultat, après, on ne sait plus dessiner comme avant, ça part dans tous les sens, dis donc !
Surtout si on ajoute un p'tit coup de Vermouth, alors là c'est cuit...
Et puis petit à petit, on retrouve ses esprits...