Comme dirait Miguel Herranz, on dessine plus les inconnus et les sketchers que sa propre famille ! Mais c'est que c'est intimidant, le regard de l'autre, la pression de la ressemblance, tout ça...
Bon déjà, faut s'échauffer...
Ici dans l'avion (un bon moyen d'écouter enfin les consignes de sécurité).
Et dans la rue, à Barcelone, sans regarder la feuille, quand on arrive en avance aux ateliers.
(En plus on a de la chance : deux types assis à côté croient qu'on ne comprend pas l'espagnol, détails croustillants sur leurs maîtresses...)
Note spéciale : j'ai renversé mon café par dessus le dessin, alors ça, c'est vraiment Usk spirit ! Bon, y a du café sur toute la tranche de mon carnet, je penserai à Barcelone à chaque page...
Ce symposium, c'est un peu comme une veillée de Noël, quand on était petits, où on revoit enfin ses cousins et on ressent une grande joie ! Urban Sketchers, c'est pas que du dessin, ça crée des liens... Quand je me suis installée en France en septembre, j'ai participé au lancement de Usk France : un groupe tout jeunôt ! Mais comme on s'est tous rencontrés en juin, ça aide à briser la glace. En plus, les sketchers français, ils sont venus en masse à Barcelone !
Martine, Julie, Cat
Avant j'habitais en Espagne, où Clara Marta organise une réunion nationale de sketchers espagnols chaque année. D'autres rencontres viennent se greffer durant l'année, et Clara dit qu'on se verra bientôt plus que la famille ! Comme quoi, le dessin, ça rapproche : chouette, en France aussi, des petites rencontres spontanées poussent comme les champignons. Même que les Belges et les Allemands viennent nous voir !
Et ça c'est si on reste près de chez soi, mais on peut aussi retrouver des sketchers partout dans le monde, un truc à donner le vertige ! Et justement, durant le symposium, c'est courant de se retrouver à table avec une Londonienne, un Texan, un Thailandais, une Australienne... Autant de styles de dessins différents...
Christine, Celia
D'ailleurs, à Barcelone, les déjeuners sont des bons moments pour partager techniques de dessin et bons tuyaux. Christine Deschamps et Elisabeth Thoral font des blagues, James Richards m'encourage avec une énergie fantastique et touchante, Paul et Tia dessinent et on en prend plein les mirettes, et si jamais votre voisine a décidé de parler uniquement Catalan, et que vous ne comprenez rien, réjouissez-vous de vivre un cliché culturel, et dessinez-le !
Oh ! Tia offre un tampon asiatique à Swasky : c'est écrit Barcelone en chinois, c'est magique ! Ça se lit de haut en bas. Et ce que je préfère, c'est l'étymologie syllabique à la Swasky :
BAR bar,
CEL ciel,
ONA vagueBon, c'est pas le tout ! On est aussi là pour essayer des nouveaux trucs...
Inspiration (et expiration hein, c'est stressant mais faut pas oublier de respirer !)
Julie, Valérie, Emilie, Javier
En vrac, le parallel pen et les taches de couleur à l'aquarelle (basées sur les immeubles derrière...)
Les couleurs primaires au crayon, le portrait d'un seul trait sans lever le carbon pen (commentaire inclus)...
Et puis un peu de feutres et de parallel pen, y a que 6 couleurs : faut pas trop réfléchir...
Tazab, Julie, Judith (la grande)
Judith (la petite, pas si petite !), c'est la fille de Tazab et elle dessine déjà drôlement bien ! Elle m'offre deux portraits impressionnants du haut de ses 9 ans. Son frère Thomas est aussi un fier dessinateur, et tous les deux, ils inspirent Marc et Chris de Belgique : "faudrait créer un truc pour les mini sketchers, là dis !" Et voilà, comme ils vont à Clermont, ils apporteront une machine à faire des badges "I'm a mini sketcher" et "I love my Usk". Génial.
Et Marc ajoute "pourquoi pas un carnet de mini sketchers, un blog de mini sketchers ?" Affaire à suivre !
Le jour du sketchcrawl. 500 dessinateurs au bas mot, dis donc ! On fait une ronde de portraits avec Patrizia et Emdé !
Surprendre Suhita dessinant Lapin, et Lapin dessinant Suhita, les deux correspondants du symposium sur le blog (ici)
Et juste avant de partir, un portrait souvenir d'Ursula, peut-être la plus jeune des Urban Sketchers. Je l'ai connue lors d'un sketchcrawl à Madrid, puis on s'est retrouvées à Lyon pendant son année erasmus.
Et bien quelle maturité ! Elle n'a peur de rien, elle fabrique même ses carnets, et elle m'a incitée à essayer des nouveaux outils (le pilot parallel surtout !). Une autre fois, on dessine sous la pluie : "Technique de croquis rapide sans réfléchir, c'est le moment d'essayer !" et hop, elle me sort de ma zone de confort ! Aujourd'hui elle est rentrée à Madrid, mais ce n'est pas bien loin. Et grâce à internet, on se suivra toujours, mais ce sera sans son accent chantant "C'est yénial de dessinère !"
Et ben voilà, c'est déjà fini. Enfin je croyais, parce que je dessine les gens dans l'aéroport et tada ! Qui c'est que je vois arriver et qui prend le même avion que moi ? Emdé ! Bon, avec nos carnets, et notre tête qui dodeline comme un chien en plastique sur une plage arrière de voiture, on reconnait de loin un sketcher ! Tant mieux !
Avant de fermer le chapître du symposium, une petite galerie de portraits express. Dernière réunion de sketchers la veille du départ : c'est le dernier soir, et c'est aussi le 14 juillet. Que les Français se lèvent pour chanter la Marseillaise ! Les Belges ne manqueront pas d'se moquer, quoi ! (à prononcer avec l'accent Liégeois, hé hé !) C'est un peu triste de se quitter. Veronica Lawlor salue d'un chantant "à la prochaine" avec son joli accent newyorkais, et elle a tout dit. De retour en France, j'entends souvent "à la prochaine" dans la rue et hop ! je repars à Barcelone... Surfons sur l'énergie !
