Par hasard, je suis à Madrid pour l'anniversaire du 15 M. Et tout semble calme. Les gens sont pourtant plus tendus que l'été dernier quand je suis partie.
Mais quand vient le soir et qu'il y a match entre le Real Madrid et l'Atletico de Madrid, toute la ville s'enflamme et les bars se remplissent.
Le présentateur explose "Tension maximale ici à Madrid !" Et comme dans le livre "Yo Precario" de Javier Lopez Menacho, on ne sait plus si on parle du foot ou de la vie quotidienne. Les gens ont peut-être surtout envie d'oublier le quotidien. D'ailleurs, c'est l'anniversaire du 15 M, mais ça ne se voit pas. J'entends des commentaires dans la rue : "On est passé d'indigné à résigné". C'est plus compliqué, c'est trop compliqué. C'est pesant.
L'amphi où on célèbre l'anniversaire du 15 M est loin d'être plein. Hier soir, c'est l'Atleti qui a gagné, et à Puerta del sol, il y a plus de drapeaux à rayures rouges pour célébrer cette victoire sportive que de manifs.
En tout cas, les conférences de Democracia Real Ya étaient très intéressantes : décodage de la presse et trucages de photos, mouvement démocratique Unica Vox en Italie et les dessous du coup d'état 23 F... Ici aussi, des écharpes de l'Atleti colorent le public. Mais il y a quand même un drapeau à rayures bleues, la Grèce s'est invitée pour le 15 M, très discrètement.
