Une résidence, la Villa Marco Polo, et 14 jeunes reporters.
Comme Ella Maillart, ils s'apprêtent à quitter les monts célestes pour rejoindre les sables rouges...
Mais avant de partir, ils se retrouvent à Albertville pour peaufiner leur projet, discuter, évaluer, tester... C'est palpitant et on sent toute l'adrénaline fuser de leurs échanges. Ils sont déjà bien aguerris, mais la présence de professionnels leur permet de se confronter à leurs outils.
Pour les réalisateurs de documentaires, Marianne Chaud et Véronique Lapied dispensent des conseils de tournage qu'il va falloir mettre en pratique. Les habitants d'Albertville jouent le jeu et se retrouvent malgré eux les protagonistes de vidéos de 3 minutes. Il en sort des portraits inattendus, une belle variété de prises de vue et de points de vue, un grand talent.
Dorothée Lasne et Béatrice Roman-Amat ont un projet éditorial. Leur atelier se fera aussi autour de la rencontre et de la restitution. Je vais pouvoir partager mon expérience du monde éditorial, de la collaboration entre auteur et illustrateur. (En résumé, voici un schéma pour expliquer notre métier aux enfants réalisé par la Charte des auteurs jeunesse.)
Dorothée se laisse guider par son instinct chez une artiste qui travaille le végétal. De cette rencontre, elle nous rapporte des clichés poétiques. Elle nous dresse un portrait enjoué de la peintre, faisant défiler sans filet son diaporama. A travers ses yeux, on découvre la richesse de l'artiste albertvilloise, et les premiers pas prometteurs de l'artiste voyageuse. Avec son appareil photo qui révèle son talent de conteuse d'images, elle récoltera ses moments partagés avec des femmes paysannes d'Asie du sud-est.
Béatrice réalisera un livre pour enfants, l'aventure d'un petit garçon qui voyagera à ses côtés en Inde. Pour s'entraîner, elle a rendez-vous avec Eva Gramm, une artiste grecque de Conflans. En grande professionnelle (elle est journaliste), Béatrice lui pose toutes les questions clés, elle n'oublie aucun détail. Mais c'est après qu'elle réalise un véritable tour de force : avec les mots d'un enfant de huit ans, elle nous restitue une Eva haute en couleurs ! Elle imagine même des illustrations poétiques et je m'exécute :
Les ateliers pratiques sont entrecoupés de conférences. Un peu de vidéo, un peu de reportage, la production, la restitution... Et la com'
Aurélie Croiziers et Fabrice du Grand Bivouac exposent l'importance de se créer une identité 2.0.
C'est vrai qu'on a envie de suivre ces 14 projets fascinants et le blog, y tutti cuanti outils du net, c'est idéal. Grâce à son blog plein d'horizons lointains, (notamment son long séjour en Chine), Aurélie multiplie les belles expériences autour du voyage. Elle est passionnante et son blog reflète bien sa personnalité généreuse. Un rayon de soleil.
"Si la beauté est dans l'oeil de celui qui regarde, le voyage est dans l'esprit de celui qui le vit..."
Ce week-end, c'est l'effervescence au Grand Bivouac.
Il y a d'abord l'université populaire le vendredi-soir. Après un dîner partagé avec les reporters et les bénévoles du Grand Bivouac, on écoute les récits d'Olivier Weber, grand reporter tout juste rentré d'Irak. Je retiens son admiration pour ses "grands frères" Nicolas Bouvier, Jack London, Hemingway... Quand j'étais au Yémen, mes livres de chevet étaient "pêcheurs de perles" d'Albert Londres, et "Fortune carrée" de Joseph Kessel. Le plus incroyable, c'est que le pays n'avait presque pas changé...
Il nous parle des journalistes, des gens simples qui touchent de près à la réalité sociale, pas des va-t-en-guerre. Qui doivent jongler entre le cynisme et la candeur. Etre objectifs en évitant la pire des censures : l'auto-censure.
Le lendemain, il donne une conférence à la Villa Marco Polo. Il parle des risques du métier, des journalistes otages en Syrie : ils seront libérés le week-end suivant après trois cents jours de détention. "Un journaliste doit savoir tout faire : agence de voyage, de sécurité, télécom, passer vingt-trois heures sans dormir ni manger pour mieux transmettre..." Il insiste vraiment sur la sécurité des gens qui apparaissent dans les reportages.
"Il faut aussi être critique face aux informations, vérifier, défendre les valeurs universelles."
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la montagne, je partirai...
Oui mais voilà, on ne veut plus quitter la Villa Marco Polo une fois qu'on y a goûté !
L'onde énergétique se poursuivra dans le train avec trois résidentes : Estelle qui changera notre vision de l'amour depuis Buenos Aires, Jade qui nous montrera qui se cache derrière nos tasses de café Andin, Anne-Laure qui nous interrogera sur le développement, prenant le Brésil pour échantillon planétaire...
Le lendemain, toujours accro, je passe trois heures à parler avec Laura de son projet avec Alice pour une Birmanie responsable.
En se quittant sur le trottoir, j'ai envie moi-aussi de reprendre la route ! Et voilà que passe devant nous le camion école des enfants Tsiganes ! Ah mais c'est vrai : la route c'est pour bientôt, on ira faire la classe aux Saintes Maries de la mer pour le pélerinage en mai...
> le blog de la classe niglo (Aide à la Scolarisation des Enfants Tsiganes)
Et voici quelques protagonistes de la Villa Marco Polo ! Merci à Guy, Bruno, Fabrice, Eric et Emilie du Grand Bivouac pour leur accueil chaleureux.
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