Départ pour Rome.
Le pilote est déjà à son poste. Il se croit au feu-rouge au volant de sa voiture ma parole ! Au moins il a l'air marrant. Il rit tout le temps. La routine des low costs : on prend l'avion comme on prend le métro maintenant.
L'an dernier, mon frère passait son année en erasmus dans la capitale de la botte. Je l'ai rejoint en mai, on vivant en collocation avec deux Italiens : un calabrais cinéaste, et un romain médecin. Les Français venaient squatter, je faisais l'hôtesse d'accueil à l'aéroport. Ça n'a pas changé.
J'ai une heure avant de prendre mon train pour Bologne, je fonce à pied malgré mon sac, mon carton à dessin et tout un tas de bazar. Je traverse les rues comme si je n'étais jamais partie ; sensation marrante d'être chez soi partout.
Soudain, le Panthéon. Je contourne la ruelle, et j'arrive devant la gelateria, le meilleur glacier de Rome. Horreur : elle est condamnée. Elle n'existe plus. Ce n'est plus le Rome que j'ai connu, celui de mon frère, des Espagnols, et des nuits sans fin dans la chaleur romaine. Il ne faut pas toucher aux souvenirs, ils sont révolus.